Le 8 novembre 2024, Pocketpair, créateur du jeu Palworld, a partagé une annonce sur la plateforme X, qui s’appelait autrefois Twitter. Dans cette déclaration, ils ont révélé les trois brevets que Nintendo leur reproche d’avoir violés.
S’en emparer et s’en servir comme taxi
Presque deux mois après la fameuse plainte de Nintendo, les détails de leurs griefs émergent enfin. Nintendo accuse le jeu Palworld de copier certaines de ses mécaniques de jeu, notamment la possibilité d’attraper une créature pour ensuite en faire sa monture personnelle. La société Pocketpair reconnaît bien l’existence de brevets japonais numérotés 7545191, 7493117 et 7528390, mais voyons de quoi il retourne.
Ces brevets recouvrent précisément différentes actions : lancer un objet pour viser une créature, l’attraper, puis la monter comme s’il s’agissait d’une monture flambant neuve. Nintendo, fidèle à sa réputation de ne pas mâcher ses mots, réclame non seulement l’arrêt des ventes de Palworld jusqu’à ce que ces fonctionnalités soient retirées, mais aussi 10 millions de yens (à peu près 60 000 euros pour les amateurs de calculs rapides) en dédommagement. Cette somme se partagerait entre Nintendo et sa filiale, The Pokémon Company, avec la possibilité de pénalités supplémentaires en cas de retard de paiement. Bien que ces brevets aient été déposés et validés en 2024, soit après la sortie de Palworld, Nintendo les associe à un brevet précédent lié à Legends Pokémon : Arceus datant de décembre 2021. Pourtant, Palworld avait été annoncé en juin 2021.
Un affrontement juridique musclé
Pour les experts en propriété intellectuelle, cet affrontement pourrait bien traîner en longueur, potentiellement sur plusieurs années, si les deux acteurs concernés ne trouvent pas de terrain d’entente. Et ces années de procédures pourraient s’avérer onéreuses pour Nintendo, question coûts juridiques. De plus, il semble que la maison mère japonaise pourrait avoir du mal à sortir victorieuse, ayant elle-même admis que certaines de ses mécaniques existaient déjà ailleurs. Le risque d’une invalidation des brevets pour manque de spécificité ou d’innovation n’est donc pas à écarter. Cependant, une victoire de Nintendo pourrait redéfinir les règles du jeu, incitant les développeurs à réfléchir à deux fois avant de reprendre des idées qualifiées de brevetées.
Le principal but de Nintendo serait ici de protéger jalousement ses trésors intellectuels. Toutefois, rien ne semble ébranler la communauté de Palworld, qui exprime bruyamment son soutien au développeur. Les réseaux sociaux, notamment X et Reddit, ronronnent de critiques acerbes contre l’action judiciaire de Nintendo, souvent perçue comme une véritable farce. De son côté, Pocketpair ne faiblit pas et s’apprête à défendre bec et ongles sa créature en justice. En attendant, le jeu est toujours accessible pour les joueurs sur Steam, Xbox et PS5 depuis fin septembre.
Mais que serait un bon feuilleton judiciaire sans une petite touche humoristique pour couronner le tout ? Dans cette guerre féroce pour la possession des idées, espérons que chacun s’en tire avec quelques poils en moins, mais la tête haute !